Un Bordeaux sur la durée
Bordeaux s’affirme comme un solide dauphin de l’Olympique Lyonnais. Durablement ? Après un début de saison au jeu flamboyant, les hommes de Laurent Blanc peinent davantage mais continuent à engranger.
Le jeu bordelais
Avec le départ de Ricardo en fin de saison dernière, les supporters espéraient grandement le retour au jeu. Finie la frilosité offensive, place au spectacle. L’arrivée du duo Blanc-Gasset en début de saison a rassuré sur l’état d’esprit de l’équipe au scapulaire, beaucoup plus entreprenante sous l’impulsion d’un Johan Micoud retrouvé. Résultat, la troupe de l’ancien international s’est installée dès le début de saison en haut de tableau, là où des clubs comme Paris, Marseille ou Lens ne sont pas parvenus à démarrer. Avec une défaite lors des neufs derniers matches, les Bordelais ont même pris la tête des poursuivants de Lyon. Pourtant, depuis quelques matchs, notamment celui de samedi face à Metz, les Girondins ne sont plus aussi étincelants dans le jeu. Des attaques à plat, des actions trop poussives associées à un manque évident de créativité laissent quelque peu perplexe sur la capacité des partenaires d’Alou Diarra à accélérer le jeu.
Une attaque retrouvée
Pourtant, si les dernières prestations girondines peuvent amener à se poser des questions, les résultats de l’équipe ne sont pas en cause et cela en grande partie grâce à l’efficacité offensive. Très en vue actuellement, Fernando Cavenaghi (11 buts toutes compétitions confondues) a inscrit six buts depuis le début de l’année 2008. L’Argentin prend le relais de David Bellion (11 buts), qui après un début de saison tonitruant marque le pas avec un but inscrit lors des dix derniers matchs. Ses protégés possèdant la deuxième attaque du championnat, le public du stade Chaban-delmas est souvent comblé au niveau des buts. Car outre les deux meilleurs buteurs du club, Marouane Chamakh a inscrit six buts et délivré trois passes décisives. Même constat pour Jussiê avec cinq buts et trois passes décisives. Autant dire que ce secteur de jeu constitue le point fort de l’équipe, encore plus depuis l’éclosion de Cavenaghi après six mois difficiles lors de son arrivée en 2007.
Un effectif suffisant pour un calendrier éprouvant ?
Les difficultés à retrouver un jeu séduisant sont peut être dues alors à l’enchaînement des matchs. Outre l’élimination précoce en Coupe de la Ligue par Metz, les Girondins sont en course en championnat de France, en Coupe de l’UEFA, où ils ont réalisé un sans faute en phase de poule, et en Coupe de France. Autant d’échéances qu’il faudra franchir à l’avenir. En une semaine, Bordeaux devra négocier une double confrontation face à Anderlecht, un déplacement à Monaco et la réception de Lille. Après ces matchs, deux autres rencontres décisives face à Paris et chez le leader lyonnais définiront un peu plus les orientations girondines pour la fin de saison. Reste à savoir si l’effectif sera suffisant pour supporter cet enchaînement. Offensivement, l’équipe paraît armée et la jeunesse notamment incarnée par Obertan, a démontré qu’elle pouvait répondre présent en Coupe de l’UEFA. Alors ce Bordeaux semble construit pour durer, même dans des phases plus difficiles. C’est donc logiquement que le club s’inscrit comme prétendant au podium voire davantage si Lyon continue d’afficher quelques signes inquiétants.